Voir Histoire de la muséographie
La Muséographie initiale :
L’Association des Anciens du Maquis de l'Ain de du Haut-Jura (AMAHJ) et celle des Compagnons Volontaires de la Résistance (CVR) avaient choisi de soutenir, dès le début, notre projet. Elles encouragèrent leurs membres de bien vouloir céder à notre Association tout objet et document.
Au printemps 1985, notre but était de pouvoir présenter une ébauche de la future muséographie à la Commission départementale chargée de choisir le projet de musée, que le Département retiendrait.
Mr Serge Carret, Président de la Commission d'Etude et de Recherche sur la Résistance et les Exactions nazies avait défini la présentation de la montée du nazisme, le reste, Résistance et Déportation avaient été définies par le C.A.
Deux vitrines furent réalisées par un menuisier Mr Janusock des Neyrolles (déporté le 12 Février 1944 à Mauthausen), et placées au rez de chaussée, elles présentaient pour l'une les objets de la résistance : faux papiers, faux tampons..., l'autre les objets de la déportation donnée par Mme Coupat de la Cluse, déportée à Ravensbrück.
Les documents étaient suspendus aux murs par des chaînettes.
La rapidité avec laquelle nous avions agi et la qualité de la présentation, avec si peu de moyens impressionnèrent.
La Commission Départementale se prononça pour notre projet et le département vota une subvention qu'elle alloua à la commune de Nantua, pour réaliser l'aménagement des cellules.
Le 12 août 1985, le musée départemental d'Histoire ouvrait ses portes aux visiteurs
L'exposition permanente :
Cette subvention permît de réaliser les revêtements de sol, les peintures, l'éclairage des cellules situées à la périphérie du hall et des coursives, des pièces pour l'administration à l'entrée et la salle de réserve des collections.
Une salle de projection et une autre pour les expositions temporaires étaient aménagées au rez de chaussée. Les sièges de la salle de projection, qui servait aussi de salle de conférence, nous avaient été aimablement fournis par Mr André Grofillex.
Puis la muséographie fut étendue à tout le reste des coursives du haut, grâce à la complaisance d'un photographe de Montréal, Mr Druche, qui à partir de petites photographies d'époque réalisa des internégatifs qui permirent de réaliser des agrandissements de très grande qualité. (le numérique n'existait pas alors)
Nous avions pu mettre la main sur cinq films :
- L'un, auprès de Mr Raymond Charvet, chez qui s'était tenue la première élection du bureau départemental des Mouvements Unifiés de la Résistance (MUR) en mars 1943. Des plans de la visite du maréchal Pétain en constituaient la partie essentielle. D'autres plans montraient l'arrivée des américains et un défilé dans une commune proche de Chavannes sur Suran.
- Un autre, tourné par Mr Raymond Rouleau présentait des images d'Exode et un véritable cimetière de tanks, détruits lors de la bataille de Meximieux.
- Un troisième qui était le fameux film tourné par l'Etat major régional ayant pour sujet le maquis de l'Ain : film flamme conservé chez un photographe de Bourg en Bresse.
- Le quatrième donné par Mr Paul Morin présentait le survol d'un camp. Mr Morin, ancien Déporté, était conseiller général. Il appartenait au réseau de résistants (FUJ) du Lycée Lalande de Bourg.
- Enfin le plus émouvant: le film original du défilé des Maquisards le 11 novembre 1943 à Oyonnax, confié par le colonnel Girousse président de l'AMAHJ, le premier a avoir soutenu notre projet.
Le Bureau de l'Association me donna carte blanche pour monter le film, écrire le scénario, choisir la musique. Le pillage d'images et de musiques me permit, de compléter les manques et de réaliser un film, relativement complet traitant des événements locaux avec des repères nationaux ou internationaux. Le Centre Départemental de Documentation Pédagogique de Bourg en Bresse rassembla ce puzzle, sous le titre « L'Ain dans la tourmente ».
L'évolution de la muséographie :
En 1985, une subvention du département avait été allouée à la commune de Nantua qui restaura l'ensemble des cellules. L'Association pouvait, des lors, aménager la muséographie dans les anciennes cellules qui avaient été agrandies par la démolition de cloisons, et enrichir les collections à travers les thèmes qu'elle allait développer.
En bas :
- de présenter notre collection d'affiches, dans la salle d'exposition temporaire.
- de conserver une cellule de la prison permettant d'évoquer une de Montluc (Lyon).
- de créer dans une autre ancienne cellule le thème de la presse clandestine en reconstituant une cave avec imprimerie.
- d'aménager la salle de projection en vieille véritable salle de cinéma, en installant des fauteuils provenant d'un vieux cinéma et en placardant les murs d'affiches de vieux films (1993).
En haut de créer :
- le thème des actions du Maquis (sabotages).
- la Déportation
Une aide de la Région Rhône Alpes nous permit en 1991, de créer deux salles dont les thèmes étaient « la vie au Maquis » et « l'Aide des Alliés ».
Dans ces deux salles, c'est l'éclairage et des commentaires audio qui devaient guider le visiteur. Tout ceci fut passionnant à créer sur le papier puis à exécuter.