Secteur Pays de Gex
Roger Landecy et Gérard Dubosson, deux anciens Résistants, livrent leurs témoignages sur cet épisode marquant de l'histoire gessienne.
Occupée dès 1940, la zone frontalière du Pays de Gex devient zone interdite, avec le maintien de l'administration française placée sous autorité allemande.
Dès 1940, les réseaux de renseignements alliés recrutent des frontaliers pour faire passer leurs agents en Suisse.
« C'était l'un des tout premiers actes contre l'ennemi au lendemain de l'armistice, note le Péronnais Roger Landecy. Le lieutenant Joseph Marin, commandant de la gendarmerie de l'arrondissement de Gex, est très vite entré dans la résistance, avant de prendre la tête de l'Armée Secrète (AS) du Pays de Gex, dont l'état-major était constitué du noyau de passeurs. »
Charpentier de métier, le jeune Roger, alors âgé de 23 ans, travaille à la reconstruction du pont de Longeray. Il rejoint l'AS à ses débuts sous le nom de Rahot. « Entre les Allemands et la milice qui étaient partout, il fallait faire très attention, rester discret, ne rien dire et surtout bien écouter. Nous avons formé un petit groupe : l'AS du sud gessien, avec comme point de chute Pougny. Nous étions une dizaine, dirigés par le lieutenant Mamy. C'était le directeur du barrage de Chancy-Pougny, côté français. L'AS était constituée de plusieurs groupes dans le Pays de Gex, mais on ne se connaissait pas. On n'a jamais su combien on était. »