Les évadés des trains de déportation luttaient pour obtenir une médaille et une pension. Bref le Déporté reprochait à l'Evadé de chercher des honneurs sans avoir subi les souffrances ! Il faut dire que les deux médailles se ressemblaient étrangement !

Le maire avait refusé de prendre part au débat car il avait lui-même sauté du train. Le maire pensait que bénéficiant de l'aura de mon père, Le Docteur Emile Mercier, fusillé lors de la rafle de Nantua du 14 décembre à NANTUA, j'étais à même de tenir le rôle de médiateur.

Mon argumentation fut : en 1944, et bien avant déjà, lors d'autres conflits, était considérée comme « déporté », toute personne qui, arrêtée, avait été emmenée par les forces d'occupation. En 1982 le sens du terme de « déporté » s'était chargé du poids de l'émotion, due à la réalité du vécu des déportés dans les Camps de Concentration., le « déporté » était celui qui avait vécu l'enfer des Camps.

Ne pouvant changer « administrativement » le sens d'un mot, le terme devait être conservé avec sa signification première. Je leur dis que mon père avait été considéré comme déporté bien qu'il n'ait effectué que la distance de Nantua à Maillat dans une traction de la Gestapo. L'incident était clos.

1982 SeignemartinMonsieur Seignemartin à chaque élection municipale présentait dans sa profession de foi, en dernière ligne, la création d'un musée de la Résistance. Depuis 1980 des courriers avaient été échangés entre la mairie et différentes administrations. Leur objet était la recherche de financements. Le problème venait qu'en face de ces demandes de subventions, il n'existait pas la moindre ébauche matérielle de musée de la Résistance.