Les 1er réfractaires du secteur C8 sont aiguillés dès mars1943, par les anciens de ''Combat'' vers le camp de Chougeat, près de Matafelon. Devant l'afflux à l'été 1943, les responsables du secteur C8, Edouard Bourret, Jean Decomble de Chatillon-sur-Chalaronne, Claudius Charvet de Saint-Julien-sur-Veyle,et Aimable Chaynes de Vonnas créent un camp de Réfractaires.
Dans le bois d’Illiat une quinzaine de réfractaires au S.T.O. s’installent dans des huttes de rondins.dans le bois. Ils en confient la responsabilité à Prosper Mignot, ouvrier de la tréfilerie de Bourg en Bresse secondé par Paul Pauget, auxilliaire PTT à Saint-Denis -les-Bourg. A la mi-septembre les réfractaires doivent abandonner le camp. Il renaîtra comme camp de Maquis le 1er mai 1944. Ce camp est ravitaillé par Claudius Charvet de Saint-Julien et le père Givord de Vonnas.
Pour toute arme les réfractaires ne disposent que d’un vieux révolver et d’un fusil de chasse. La consigne est de ne pas bouger. Ce camp est crée le 10 juillet 1943, jour anniversaire du débarquement allié en Sicile à Catane. Ce camp est baptisé Camp de Catane en cet honneur. Le 1er août 1943, se déroule une prise d’arme en présence de Romans.
Devant les incursions répétées des GMR, et les arrestations de Monnier de Perrex et de Cheynes de Chaynes de Vonnas (31 aôut), décision est prise d’évacuer le Camp de Catane. Le 31 aout, Les hommes sont pris en charge momentanément par les familles, Léon Rey de St Julien, Léon Juillard, Claudius Charvet. Les autres Chatillonnais pour la plupart, sont logés par les résistants de Saint-Triviers sur Moignans. A la mi septembre, un tiers d’entre eux est regroupé dans la forêt de Béost, prés de Vonnas. Le 20 septembre 43, ils sont emmenés à Chougeat par Emile Carrier de Brénod et de Maurice Duclos qui ramenaient blé et farine. Après quelques jours restés à Chougeat, ils évacuent et rejoignent un camp qui se crée au-dessus de Granges. (voir Camp de Granges)
Témoignage de P.G. Jeanjacquot:
En Bresse, à l’ouest de Bourg, l’A.S. de Châtillon-sur-Chalaronne, avec Brun et Benoît, a installé dans les bois de Sulignat le Camp de Catane regroupant les jeunes gens originaires de la région. Comme leurs camarades de Chougeat, c’est dans des huttes forestières qu’ils s’abritent. Mais nourris par Charvet qui s’initie aux difficultés d’un ravitaillement à grande échelle, soignés avec bonheur par le docteur Nicollet, leur vie n’est faite que d’une douce monotonie. L’aîné est le chef: Prosper, mécanicien réfractaire depuis plus d’un an dont la pipe bourrée de feuilles sèches à défaut de tabac est le garant de sa jovialité. Robert le seconde. Catane se rallie à l’organisation après une prise d’armes en l’honneur de Romans qu’entourent Benoît, Montréal, Brun, Charvet et Nicollet. Il est décidé de faire déplacer le camp pour deux raisons. D’une part, en Bresse sa situation est précaire et trop à l’écart du système établi. D’autre part, les jeunes qui vont, soit dans les fermes environnantes, soit chez eux, commettent une grave entorse à la discipline et surtout créent un perpétuel danger pour la collectivité.
Dans la nuit du 19 au 20 septembre 1943, Brun dirige sous une pluie battante les gars de Catane à Chougeat.
À la même heure, le Camp de Sièges débarque d’un camion à Granges, paisible commune de la rive gauche de la rivière d’Ain, en aval de Thoirette.
Gaby a indiqué à Montréal un lieu splendide pour y créer un nouvel emplacement. C’est, à l’extrémité occidentale du plateau d’Heyriat, un véritable nid d’ aigle, une clairière en surplomb sur la vallée.
La position est réputée imprenable. Reconnue par Montréal, Pierre et Commis, elle a été adoptée avec enthousiasme.
Le 20 septembre, le Camp de Sièges montant du village et le Camp de Catane venant de Chougeat se rejoignent «Sur l’Echelle». Granges est fondé. Voir Camp de Granges.