Ambérieu en Bugey 7 juin 1944.
2139.
Le commissaire de police d’Ambérieu en Bugey :
à
_ Le préfet de l’Ain , à Bourg.
_ Le Procureur de la république à Belley
_ L’Intendant du Maintient de l’ordre Lyon
_ Sous-Préfet de Belley.
_ Commissaire Divisionnaire Police Sûreté -d- sécurité à Lyon
_ Commissaire Principal R.G à Bourg.
Objet :
Attentat a main armés par explosif contre du matériel ferroviaire de la S.N.C.F , contre les locaux de Commissariat de Police d’Ambérieu en BUGEY , et contre le bureau des P.T.T de cette localité . Vol D’armes au préjudice de fonctionnaire de police.
J’ai l’honneur de vous rendre compte que ce jour , vers 1 heure 20, des attentats par explosif , et a main armé ont été commis , en gare d’Ambérieu, dans les locaux de mon commissariat, et contre le bureau des P.T.T , par plusieurs groupe, de terroristes des mouvement de résistance ou supposés tels .
Ces individus revêtus partiellement d’uniformes de G.M.R, ou d’uniformes allemands, étaient au nombre d’environ 120 hommes, et armés de mitraillettes, fusil mitrailleurs et pistolet automatiques.
Ils ont vraisemblablement opérés en quatre groupes distincts, donc deux ont placé des engins explosif dans le dépôt des machines de la S.N.C.F, et dans l’atelier des machines outils , de ce dépôt .
Un autre groupe a opéré contre le commissariat de police , alors que l’autre opérait simultanément contre le bureau de Poste de la localité, en s’annonçant comme # police allemand # et en menaçant si on ne leur ouvrait pas de lancer une bombe par une vitre non munie de volet .
Le téléphoniste de nuit ouvrit alors , et se trouva en présence d’une sizaine d’individus armés de mitraillettes qui le mirent dans l’obligation, et sous la menace de leurs armes , de déclencher la sirène d’alerte , ce qui fit .
Vers 1 heure 10 : un second groupe s’est présenté devant le commissariat de Police , et l’un de ses membres s’est annoncé en frappant à la porte d’entrée
Le gardien MAHISTRE a ouvert la porte qui était fermée à clef, et s’est trouvé en présence d’une dizaine d’hommes qui ont fait irruption, mitraillette en main , dans le salle principal du commissariat , ou se trouvait également le gardien PONTALIER .
Ces deux gardiens ne purent réagir et durant, sous la menace des mitraillettes se laisser désarmé .
Cinq gardiens du G.M.R COMPTAE, arrivés à Ambérieu dans la soirée , étaient couché dans une salle attenante , n’ayant pu trouvé de chambre en ville, et devant repartir pour Lyon au train du matin, ont été immobilisé de même façon et dépouillés de leurs armes .
Ensuite de cette opération les agresseurs emmenèrent avec eux les sept gardiens de la paix , après avoir placé une bombe dans l’arrière salle du commissariat ( salle de repos des gardes ) et se dirigèrent aux abord immédiats de la ville sur la route de Pont-d’Ain .
Alors que le groupe se trouvait à une centaine de mètres du Commissariat la bombe fit explosion , explosion suivie se quelque seconde par celle d’une grenade jetée dans la salle du standard téléphonique de la poste par le premier groupe qui se retirait en emmenant avec lui le receveur des P.T.T , son épouse , le téléphoniste de service , et le sous brigadier des gardiens de la paix DUBORGEL et le gardien GILERT , qui avait été désarmé par une partie des membres du groupe opérant à la poste , alors qu’ils rentrait de tournée .
Pendant ce temps deus autres groupes , opéraient au dépôt des machines , qui avait été déserté par les services de surveillance en raison de l’alerte menace signalé par la sirène , et y plaçaient un nombre important de bombes dans la locomotives et les machines outils servant à la réparation des locomotives .
Ces bombes commencèrent de exploser à partir de 1 heure25 , et les détonations se poursuivirent pendant prés de une heure trente .
Vers 1 heure 30 les fonctionnaires qui avaient été emmenés par les terroristes furent relâchés par eux et regagnèrent leur poste ainsi que l’épouse du receveur de P.T.T .
Cependant deux gardiens du G.M.R CONTAE , les nommés RIGAUD André et BONNELY Fernand , restèrent , je crois de leur propre ! grés avec les assaillants qui regagnèrent la montagne .
Les armes soustraites aux gardiens du G.M.R CONTAT sont cinq mousquetons , et cinq pistolets automatiques . Il leur fut également soustrait quatre sacs tyroliens contônant des effets personnels et de l’administration , cinq étuis revolvers avec ceinturons .
Les armes soustraite aux gardiens DUBORGEL , sous brigadier , GAILLARD ; MAHISTRE et IPORTALIER de mon service sont deux revolvers à barillet modèle 92 .
Les effets d’équipement et d’habillement qui ont été dérobés sont composés de quatre étuis revolvers avec centurions, quatre casque appartenant aux sus-nommés , un manteau d’uniforme appartenant au gardien GENIN et une pèlerine appartenant au sous brigadier DUBORGEL .
Les munitions contenus dans ces armes représente 24 cartouches en ce qui concerne mon service .
En ce qui concerne les dégâts causés aux locaux de mon commissariat , ils paraissent se chiffrer à environ 35000francs , pour les dégâts causés au bureau des P.T.T , ils sont relativement peu importants .
Par contre la S.N.C.F a subit de très importante , tant au point de vue matériel qu’au point de vue immobilier.
En effet quarante deux locomotives ont été plus ou moins détérioré par les engins explosifs , et sont de ce fut immobilisé pour un temps plus ou moins long .
En outre le pont tournant du parc des machines a subi des dégâts assez important . Il en fut de même pour la toiture et les vitrage des fenêtres et baie vitrées .
D’autre part ,dans l’atelier de réparation des machines , deux tours parallèles , deux aléseuses , un étau limeur , et un compresseur , ont été mis hors d’usage .
Cependant , un soldat allemand , ou cheminot allemand a été trouvé tué d’une balle dans la région du cœur , prés du faisceau des voies ferrées vers LYON , dans un endroit opposé à celui ou furent placées les bombes qui ont occasionné des dégâts aux machines outils et aux locomotives , ainsi qu’aux bâtiments .
Je procède actuellement à une enquête , et je ne manquerai pas , le cas échéant , de vous informé du résultat .
En ce qui concerne l’attaque de mon commissariat , je tiens à préciser qu’elle avait pour but de délivrer deux inculper d’activité terroriste , arrêtés par mes services ensuite d’une attaque à main armé commisse la nuit de 4 au 5 juin 1944 , quarante sept sacs de café vert en gare de LAGNIEU ( AIN ) .
A la suite de cette double arrestation , six sacs de café furent récupérés et restitués à la S.N.C.F . Leur récupération par les terroristes était le second but de leurs attaque de mon commissariat .
J’ajoute que le 6 courant une lettre de menace de mort anonyme avait été adressée à l’inspecteur MONIN de mon commissariat , qui avait assisté au cours de l’enquête , et avait procédé en ma compagnie à l’arrestation des deux individus co-inculpés .
Les deux buts poursuivis par les auteurs de cette attaque terroriste ont du reste été manifestement formulés aux gardiens de la paix qui ont été désarmés au commissariat, par les criminel .
Les deux inculpés , qui se nomment CAPITAN Joseph , demeurant à la gare de VAUX en BUGEY ( AIN ) et BOEGLIN Jean Pierre , Chef de Gare à LAGNIEU ( AIN ) ont été transféré à la maison d’arrêt de lyon , à la disposition de Monsieur le Procureur de la République , en vue de leur traduction devant le Tribunal Spécial .
Le commissaire de police p.i.