Lettre de Pierre Benoit
« Le 8 février 1943
Mes chers parents, chers amis,
C’est la fin… On vient nous chercher pour la fusillade. Tant pis… Mourir en pleine victoire, c’est un peu vexant, mais qu’importe !… Le rêve des hommes fait événement.
Nano, souviens-toi de ton frangin. Jusqu’au bout il a été propre et courageux, et devant la mort même je ne tremble pas.
Adieu, mon vieux papa. Je te remercie d’avoir été chic avec moi. Garde un bon souvenir de ton fils.
Tototte, Toto, adieu, je vous aimais comme mes autres parents.
Nano, sois un bon fils. Tu es le seul fils qui leur reste, ne fais pas d’imprudence.
Adieu, tous ceux que j’ai aimé, tous ceux qui m’aimaient, ceux de Nantua et les autres.
La vie sera belle. Nous partons en chantant. Courage. Ce n’est pas si terrible après six mois de prison.
Mes derniers à vous tous.
Votre Pierrot»