Dans la région de Coligny, Cribeillet recrute, il veut constituer un bataillon FTP. Grand blessé de la guerre 14/18, il est musicien dans l’orchestre des Folies Bergères. Cribeillet quitte Paris lors de la défaite de 40 et s’installe à Coligny où il enseigne la musique.En décembre 1942, ses contacts lui permettent de créer un noyau de résistants.
Les premiers jeunes se regroupent autour de Marcel Beisson, Robert Debiesse, René Chamberlin, René Cadoz et Gabriel Boulu. Boulu, membre du P.C.F., assume les fonctions de chef d’état major.La doctrine de Cribeillet tient à ce que chaque nouvelle recrue, enrôle, avec un maximum de prudence, 6 à 8 camarades et qu’ils forme autant de groupes.
Après avoir rencontré le commandant Thorembert, responsable régional FTPF, Cribeillet crée officiellement le 1er Bataillon FTP, implanté dans le Revermont, prés de Coligny, début mars 1943.
Ce bataillon est composé pour la plupart de sédentaires. Certains vivent chez eux, d’autres travaillent dans des fermes comme ouvriers agricoles, enfin d’autres poursuivent des études à Bourg en Bresse. Cette vie s’organise en semi clandestinité. Braves paysans le jour, poseurs d’explosifs la nuit, ces FTP suivent le plan d’action établi par Cribeillet avec une tranquillité toute paysanne.
La structure de base du 1er bataillon de FTP est le groupe; 4 groupes (une quinzaine d'hommes) forment un détachement; 3 détachements constituent une compagnie; 4 compagnies créent le bataillon.
La 5°compagnie est celle de Marcel BESSON. Il fut l'un des premiers qui, sous le conseil de CRIBEILLET, à rassembler les réfractaires des communes de Pirajoux, Beaupont-Domsure, et Marboz, soit une centaine d'hommes.
La 8° compagnie est organisée par Claude Despatin "Jean Martel" qui a rassemblé des réfractaires qui erraient dans la nature. Elle rassemble dans cette compagnie sous le nom "Camp Vengeur" des réfractaires, des italiens, des russes qui ont déserté l'embrigadement nazi. Les prises de décision incombent à Cribeillet, capitaine "Grillon" en liaison avec l'échelon départemental, voir national par l'intermédiaire d'Henri Bourbon "commandant Richard".
La 9° compagnie regroupe quant à elle des habitants des communes de Coligny, Villemotier, Verjon, et Beny placés sous le commandement de René CHAMERLIN.
La 10° compagnie dirigée par Jean Pierre, est composée d'hommes issus des villages de la vallée du Suran. Il est important de noter que ces 3 compagnies rassemblent des résistants dit sédentaires. Après avoir refusé de partir pour le S.T.O., ces jeunes ont tout de même réussi à se maintenir à leur domicile où celui d'un proche (grâce à de faux papiers).
Les réunions avec les chefs de compagnie se passent à la grange Bouquet pour la 5ème Compagnie est située autour de Pirajoux, dans le bois d'Orgent pour la 9ème Cie située autour Coligny, et au hameau de "La Ville sous Turin" pour la 8ème compagnie.
En novembre 1943 les effectifs augmentent lors de l’éclatement du camp de Nivigne, prés de Chavannes. En janvier 1944, Claude Despatin - "Jean Martel", membre du P.C.F. vient de rejoindre le Bataillon, il prend le commandement du Groupe Vengeur situé à Saint-Julien sur Suran. Jean Evieux a la charge du ravitaillement des hommes du Revermont, il va souvent en Bresse au de-là de la RN 83.
La question de l’armement est résolu grâce à Henri Gauthier "Jag", du réseau S.O.E. Pimento qui leur fournit en partie le parachutage d’armes et explosifs du printemps 1943 et du 13 aout 1943.
Le 1er bataillon opère des sabotages sur la ligne Lyon-Strasbourg, il revendique à la fin 1943, 17 sabotages entre Bourg en Bresse et Saint-Amour; fin 43 ses effectifs sont de 300 sédentaires, il se divise en 4 compagnies. Michel Pesce et son groupe franc, bien que rattaché au groupement nord des Maquis de l’Ain, se joint fréquemment au 1er FTP lors des opérations.
Le camp de Nivigne éclate car le chef de camp nommé par Romans, Claude Perrin-Jassy, "Mantin", aristocrate n’arrive pas à séduire ses subordonnés, surtout les pionniers du camp comme Jean Millet. C’est la scission. Millet et ses camarades rejoignent le 1er Bataillon FTP de Cribeillet.
Régulièrement, de petites équipes vont s’acharner sur la ligne ferroviaire Vesoul-Lyon qui longe le Revermont.
A la fin de l’année 1943, Claude Despatin, membre du PCF rejoint le 1er Bataillon, il encadre le groupe le Vengeur, qui cantonne prés de Saint-Julien sur Suran.
Jean Evieux a la charge du ravitaillement, il doit faire des incursions en Bresse pour couvrir tout le Revermont.
Ce 1er Bataillon s’illustre par le nombre de sabotages ferroviaires sur la ligne Bourg-Strasbourg et son engagement lors de la Bataille de Moulin-des-Ponts, impliquant un « train blindé ».