Le camp Pauly est formé en novembre 43 a partir d’éléments venant de Tahure (voir service Péricles dans Maquis). Pauly est originaire d’Alsace, membre d’une famille très nombreuse. Il arrive dans le Jura le 28 juillet 43. Son frère Delaborde est au camp Pelvoux. Pauly arrive des Chantiers de Jeunesse où il était chef avec une grande autorité.
La mentalité des réfractaires est toute autre et une petite fronde accompagne les sessions de formation que Pauly assure.
Robert Soulage trouve que le camp de Tahure est devenu trop important, et décide d’envoyer quelques groupes dans des régions plus proches de la vallée de la Bienne.
Le 8 novembre 43, un groupe d’éclaireurs, Condé, Hermés, Gigas s’installe sous la direction d’ Amiral dans une ferme inoccupée située entre Vaux Les Saint-Claude et Rogna, au lieu-dit la Combe du Lac aussitôt baptisée Le Honek. Pauly les rejoint quelques jours après accompagné de Pouteau, Maurin, Pétanque,Rousset et Mathis.
C’est l’origine du camp Pauly. Il reste à La Combe du Lac jusqu’au 4 décembre 43, puis part s’installer dans un autre chalet inoccupé au lieu-dit la Rochetaillée, baptisée L’Amirauté, situé entre Viry et Sous Le Rosay prés de la ferme de la Boissière et du lac de Viry.
Après l’hospitalisation de Pelvoux, début mars 44, le Groupe Mobile Pelvoux rejoint la Boissière et se place sous le commandement de Pauly. Peu de temps après arrive le camp Cyrus qui s’installe la ferme le Leing.
Le 3 mars 44, le commandent Duhail, Vallin, prend le commandement du Maquis du Haut-Jura et décide du rassemblement des camps dispersés, il visite plusieurs fois le camp Tony courant mars.
Le 18 mars 44, les 3 camps Pelvoux, Cyrus et Pauly sont réunis sous l’appellation Camp Pauly ; Pauly assure son commandement. Le commandant Vallin visite plusieurs fois le camp Pauly durant le mois de mars 44.
Le 3 avril 44, ce camp Pauly renforcé est mis sous les ordres de Perrin-Jassy, Mantin. (Voir Maquis, Nivigne, Chavannes) Difficile de se retrouver « parachuté » par Romans, chef des Maquis de l’Ain, à la tête d’un camp qui rassemble des hommes unis depuis plus de 6 mois. Peu présent, Mantin ne possède pas le charisme d’un Vallin, Pauly assure définitivement le commandement de son nouveau camp, ainsi renforcé.
Le 7 avril 44 Vendredi Saint, les allemands attaquent le camp Martin à La Versanne. (voir Repressions-opérations allemandes-avril). Le camp Cyrus rejoint le camp Pauly. Prudemment les 2 camps prennent la direction de Choux en file indienne. Là, des balles sifflent au-dessus de leurs têtes. A travers bois les hommes cherchent à gagner une position dominant la zone de combat, il est 11 heures.
Le hommes du camp Pauly restent sur la crête et recherchent une position de tir, les hommes du camp Cyrus descendent dans la pente pour faire de même. Les 2 camps restent en liaison par l’intermédiaire de Sacha du groupe Cyrus. Les maisons de Vulvoz sont visibles à travers le feuillage.
Bientôt le camp Pauly « arrose » les Allemands depuis la crête, lorsque Sacha envoyé par Cyrus le rejoint. Les premiers obus de mortiers allemands sifflent et tombent heureusement derrière eux, au de-là de la crête.
Les allemands sont bloqués dans les fossés et derrière des rochers bordant la route sur laquelle sont alignés leurs camions.
L’après-midi avance alors que l’activité des armes automatiques faiblit par moment pour redoubler ensuite. Pauly renvoie, Sacha vers Cyrus pour l’informer qu’il décrochera à la nuit tombée. Sacha descend dans la pente et retrouve le groupe Vial qui a peu tiré en raison d’une visibilité réduite. Le groupe Brunel, emmené par Cyrus est descendu beaucoup plus bas, à proximité de la route. Vial décide de garder Sacha avec lui, la nuit tombe et le groupe retourne au chalet par le sentier menant à Choux. Il passe prés du camp Pauly où tout le monde est rentré sain et sauf. Le groupe Vial et Sacha rejoignent leur chalet : Cyrus et le groupe Vial n’est pas rentré.
Le 8 avril 44, les Allemands arrivent à Rochetaillée en venant à la fois de Viry et de Sous Le Rosay ; les maquillards échappent par le sentier qui monte en direction de Belleydoux et de la forêt d’Echalon. Les Allemands brulent le chalet et emmènent le fermier de la Boissière.
Tous les hommes se regroupent dans la forêt sous le commandement de Pauly. Le camp Pauly et le groupe Vial du camp Cyrus nomadisent, crapahutent 3 jours, sous la pluie, le froid. Ils franchissent la route entre Oyonnax et La Cluse entre des convois allemands, atteignent Gèovreissiat le 10 avril 1944.
Enfin ils ont droit à une soupe épaisse et chaude depuis le 6, chez l’habitant. Le soir même ils traversent la ligne entre La Cluse et Nurieux, le 11 au matin et se cachent dans un bois à Volognat, puis Giriat prés de Peyriat, où ils sont ravitaillés par les familles Mathieu et Dupont.
Ils passent la nuit dans une ferme abandonnée. La nuit suivante est passée dans un bois au-dessus de Maillat à l’abri de bâches et de couvertures, données par des habitants de Giriat.
Le camp Pauly et le groupe Vial restent là parmi les sapins jusqu’au 22 avril ravitaillés par les gens de Giriat et Peyriat. Béraud, promu boulanger, fait le pain dans le four de Giriat.
Rien de marquant si ce n’est l’exécution d’un suspect en bicyclette, arrêté, il avouera le lendemain, être au service des Allemands.
Des contacts sont pris. Romans débarque un jour, et le groupe est intégré aux Maquis de l’Ain. Ils apprennent la mort de Vallin et l’arrestation de Norante, la sœur de Sacha.
Enfin une bonne nouvelle, Cyrus et le groupe Brunel sont de retour après de multiples péripéties. Pelvoux rejoint à son tour le groupe après sa convalescence suite à sa péritonite.
Le goupe Pauly-Cyrus- Pelvoux est désigné pour assurer la sécurité du P.C. de Romans, situé à Balvay. Le groupe s’installe dans une clairière à unecentaine de mètres de la route nationale entre Berthiand et Sérrières à proximité du chemin menant à Balvay. Le camp est alors commandé par Pauly, il assure la protection du P.C. de Romans et contrôle la R.N. Bourg-Nantua.
Le 23 mai, le groupe Pauly est chargé d’assurer la protection et la réception d’un parachutage entre Balvay (prés du P.C.) et Solomiat. 3 avions parachutent plus de 40 containers d’armes, munitions, grenades et autres matériels de sabotage, chaussures, cigarettes et chocolat. La clairière s’ornent de tentes faites des toiles des parachutes. Les hommes de Romans initient le groupe Pauly au maniement de ces nouvelles armes que sont les F.M. anglais, les bazookas, les grenades mills et gamon, le plastic et crayon retardateur…..
Le 29 mai, un groupe de 30 hommes, emmenés par Pelvoux part, en camion, effectuer un sabotage de la voie ferrée Morez-Lons, prés de Saint-Etienne du Bois.
Le 3 juin, un groupe, toujours en camion part effectuer le sabotage de la plaque tournante de la gare de La Cluse.
Le 6 juin, c’est le Débarquement, le groupe Pauly a ordre d’aller contrôler le pont de Chancia, c’est le départ pour Chancia.
Le groupe organise la défense de la rive Sud de la Bienne, pour en interdire son franchissement. Le pont est barré en partie et miné dès le lendemain. Pauly établit son P.C. au Café-Restaurant, à 100m du pont. Il apparait que la position est difficile à tenir face à une attaque venue du nord, elle déboucherait de la roche de Montcusel qui surplombe Chancia de 300m.
Une section (3x8 hommes) est envoyée à Montcusel pour construire un barrage et préparer une embuscade sur la route de Martigna.
En quelques jours les effectifs passent de 60 à 120 hommes. Le groupe Pauly est rejoint par des membres des A.S. de Morez, Longchaumois, Cinqretal et Saint-Claude. Les nouvelles recrues reçoivent une instruction militaire. Tout le monde loge dans les villages de Chancia et Uffel.
Le 10 juin, Pelvoux emmène une section exécuté un coup de main sur des camions à Arinthod, ce qui permet de créer un « garage » à Uffel.
Le 11 juin 1944, un groupe effectue un coup de main sur les Chantiers de Jeunesse à Poligny.
Le 11 juin au soir, départ en renfort pour Bellegarde. Pauly est tué le 14. Cyrus est proposé pour le remplacer, un contingent préfère rester rattaché à un camp du groupement Nord des Maquis de l’Ain.