Sur les derniers contreforts de Revermont, dans le bois de Rosy, le camp de Chavannes s’est implanté.
Deux jeunes du village, Millet et Perrier, en sont les animateurs, aidés par le docteur Rosette et son fils.
A la fin du mois d’août, au cours d’une prise d’armes en présence du capitaine Romans et du lieutenant Montréal, le lieutenant Mantain, présenté par le docteur Rosette quelque temps auparavant, prend le commandement du camp.
Plein d’ardeur combative, Mantain a fait preuve en 1940 à la tête de son peloton motorisé de mérites tels que plusieurs étoiles brillent à sa croix de guerre. Mais d’esprit jeune et trop souvent étourdi il ne possède pas parmi ses qualités celle d’organisateur.
Aussi le camp est-il dissous et les membres répartis dans les autres unités. Mantain rejoint l’État-Major. Il ne reste plus alors qu’une dizaine d’hommes à Chavannes.
Leur évasion de la prison de Bourg a été retentissante où ils étaient détenus pour sabotage en attendant leur parution devant le Tribunal spécial de Lyon.
Parmi eux se trouvent Pesse (condamné aux travaux forcés à perpétuité), petit mais énergique, qui n’admet pas de quartier; Aimé, sorte de géant qui ne connaît pas sa force; Léon (condamné à mort), un solide gaillard.
Et les autres à l’avenant dont l’arrestation en masse a privé la Résistance de Bourg de ses membres les plus actifs.
Leur chef est Dédé, garçon mince à la figure froide, constamment habillé en commissaire des Chantiers de la Jeunesse et dont la cape cache un arsenal.