Toujours ce 11 juillet, des éléments FFI des A.S. de Neuville-Ponçin, des Enfants de troupe et du groupe Dargaud, harcellent la colonne allemande à Poncin, la plaine de Leymiat et les gorges du Cerdon.

Rapport sur les faits qui se sont produits à l’internant, le 11 juillet 1944 à la suite des opérations des troupes d’occupation.
Internat Primaire Rural Et Ecole de Plein Air pour Garçons De Poncin (Ain)

L’action a commencé entre les troupes d’occupation et la résistance dès les premières heures de la matinée du 11 juillet. L’internat semblait devoir rester en dehors des opérations. Les troupes allemandes arrivant par la vallée de l’Ain.

Les enfants furent gardés en classe tout le matin.

L’emploi du temps de l’internat dut respecté et à 13 heures après le repas, les enfants étaient conduits aux dortoirs pour la sieste. Vers 13h30, de nombreux avions commencèrent à mitrailler les environs de l’internat. La sieste fut interrompue aussitôt et les enfants placés au réfectoire. A ce moment un avion mitraille l’internat. Les toits durent touchés.

Les enfants furent conduits dans les classes et tenus éloignés des ouvertures.

Vers 15h, les troupes allemandes semblaient avoir débordées l’internant par le Nord et le Sud. Le bruit de la fusillade se rapprochant vers l’Est et l’Ouest. Je fis mettre les enfants dans les couloirs-vestiaires qui longent les classes et sont séparés de l’extérieur d’une part par toute la largeur de la terrasse et des classes, d’autre part par la cour d’honneur.

Je craignais seulement l’arrivée des balles.

Les enfants y restèrent jusqu’à 16h30. Le goûté fut distribué au réfectoire ; puis retour dans les couloirs. La fusillade devenait plus vive dans la direction Est et Ouest, mais l’artillerie ne se manifestait pas au dessus des bâtiments et tirait seulement du Nord Est sur les hauteurs de Mérignat.

Tout à coup vers 17h une rafale d’obus perforants fut tiré de la route N84 au Nord Est de l’internant sur la façade Est (terrasse). Un obus pénétra dans la 3e classe par l’angle d’une fenêtre, percuta sur une poutre en ciment armé du plafond de la classe. Les éclats brisèrent les vitres du couloir-vestiaire contigu à cette classe, coupèrent un conduit d’eau du chauffage central et quelques uns traversèrent la cloison près de la quelle se trouvaient des enfants. L’élève Casalle fut touché par un éclat de verre, semblait-il, et tomba dans les bras d’une surveillante placée derrière lui.

Une légère panique se produisit au bruit de l’éclatement et à la vue de la fumée qui envahit la classe.