Les blessés graves de l'hôpital de Nantua achevés, le 19 Juillet 1944
Le 19 juillet, les Allemands, à la suite d'une vérification d'identité des blessés demeurés en traitement à Nantua, arrêtent neuf d'entre eux et ordonnent de les transporter à la morgue pour les fusiller.
Devant l'horreur suscitée par ce procédé et les protestations du personnel de l'hôpital, les Allemands consentent alors à les faire charger, couchés sur des matelas, dans un camion à benne basculante, ajoutant qu'ils les emmènent dans un autre hôpital.
Tous ces blessés sont dans l'incapacité de se tenir debout, soit à cause du siège des blessures (fracture de la colonne, atteinte des membres inférieurs), soit en raison de la gravité de leur état (blessure thoraco-abdominale).
Les cadavres de ces malheureux sont retrouvés quelques heures plus tard, dans la carrière de Montréal, (à proximité du carrefour de La Croix-Chalon) alignés régulièrement sur deux rangs, à même le sol. Les matelas sur lesquels ils ont été couchés dans le camion-benne à leur départ de l'hôpital sont jetés sur eux. Il est donc vraisemblable que les victimes ont été étendues, puis mitraillées d'une distance de quelques mètres (douilles retrouvées) et enfin achevées d'un coup d'arme à feu au niveau du cou, sur la région médiane (constatations du docteur Touillon).
André Billon est un maquisard, blessé au Col de la Lèbe le 15 juin,
Gayat Pierre, 56 ans, secrétaire de mairie de Saint-Rambert-en-Bugey,
Burtschell André, 36 ans, juge de paix à Saint-Rambert-en-Bugey,
Marguin Adrien, 50 ans, garde champêtre à Saint-Rambert-en-Bugey,
Bertin Robert, 17 ans ; Kerouni Mohamed, 25 ans,
Morand Roger, 21 ans ; Gay Lucien, 24 ans,
Billon André, 20 ans,
Vuiton Jean, 28 ans.
Il convient de rappeler que Messieurs Marguin, Burtschell et Gayat sont les rescapés d'une exécution collective qui a eu lieu à Saint-Rambert-en-Bugey, le 8 juillet précédent. Ils ont donc été fusillés deux fois.