Jeanne Gollion, 93 ans, se souvient de cette journée tragique qu'elle a vécue

Le 18 juillet 1944 a été une journée cauchemardesque pour les habitants de Poisoux, petite commune du canton de Saint-Amour, rattachée depuis à Val-d’Épy. Dans une opération de représailles, les Nazis ont incendié trente et une maisons du village.

Jeanne Gollion, qui habitait Poisoux se souvient : « Le matin j’étais allée garder les vaches dans un pâturage et dès mon retour, nous sommes partis avec toute ma famille nous cacher dans le village voisin d’Épy. Les Allemands qui avaient eu l’un des leurs blessé au cours d’un affrontement avec les maquisards préparaient leurs représailles. Après avoir pris le fromager en otage, ils ont évacué tous les habitants à Salavre. Ils sont revenus, et à 17 heures, ils ont incendié la première maison. 30 autres ont suivi. Toujours attaché, le bétail brûlait dans les étables. Nous avons connu l’angoisse, la peur, nous avons tout perdu, mais il nous restait la vie. ».

Le maire de l’époque, Jules Perret et son conseil municipal, ont connu beaucoup de difficultés pour reloger et nourrir leurs administrés. Mais un grand élan de solidarité a aidé Poisoux matériellement et moralement. La ville de Lons-le-Saunier s’est déclaré marraine de la commune. Ce n’est qu’en 1946 que des bâtiments provisoires en bois, ont été installés, et il a fallu attendre 1950-1952 pour que les sinistrés prennent possession de leurs nouvelles maisons.