Roland Ruet est à l’origine de la création d’une phalange patriotique au collège en mars 1941, la troisième en France et le journal Pro Patria en fut l’expression. « Pro Patria » fut le premier journal des Phalanges Patriotiques universitaires paru en France.
Dans le premier numéro de mars 1941 l’éditorialiste cite le Maréchal : « …Aidez-moi dans cette œuvre de redressement de la Patrie. Je compte sur vous, sur toute la jeunesse de France ». Il répond : «…. Vous nous avez rendu la foi en nous-mêmes et notre patrie….Debout jeunes, jeunes phalangistes ! Le Maréchal a besoin d’une jeunesse au caractère ferme, à l’esprit clair, au cœur fraternel ! » . R.Ruet. philo.
Dans ce même numéro, il dresse le panégyrique de Paul Courtois, ancien élève, engagé dans un corps franc durant la campagne de France, à l’occasion de sa nomination de vice président de la Légion des Combattants de Nantua. Courtois appartiendra par la suite à la Milice, fondée à partir de la Légion des Combattants.
Dans le N° 2, est évoqué la réception en gare de Bellegarde le 16 mars 1941 d’un train de prisonniers, rapatriés sanitaire, organisé par le Comité de la Croix-Rouge et le discours enflammé de son président. Il n’est pas fait mention des cris l’hostilité adressés par un contingent de 17 élèves, aux gardes allemands sur le pont du tram gardant la Ligne de démarcation, comme en a témoigné Georges Grandclément.
Tous les autres numéros témoignent de ce qui voulait être un élan patriotique. Le Principal, Mr Boillin aidait ce mouvement. Il devait changer d’avis dès l’invasion de la zone Sud.
Mais pendant ce temps, d’autres idées se propageaient, sans tapage, mais qui devaient se confronter certainement dans les dortoirs, à celles qui s’étalaient au grand jour. Alors que Ruet passait son 2ème Bac avec succès en 1942, d’autres réussissaient le premier, entre autre Paul Sixdenier et André Vareyon. Ils participèrent tous deux à l’expédition du sabotage des usines Schneider au Creusot le 16 décembre 1943. Sixdenier, fait prisonnier, fut exécuté à Dijon le 29 janvier 1944. Il écrivit le poème « Trois croix de fer me barrent le ciel » et une lettre incroyable à sa mère, la veille d’être fusillé.
Rappelons que personne ne tint rigueur à Roland Ruet (excuse de la jeunesse ?), puisqu’il fut élu, maire de Fernay Voltaire, puis conseiller général, président du conseil général, et enfin sénateur!
Le délit d’opinion disparut à la Libération….