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La population subit: Opération ”Korporal” Ain

Carte interactive en construction

Les Allemands vont se livrer dans toute la région investie, à de terribles représailles, sous les ordres de Barbie, accompagné du trop célèbre “Gueule Tordue” et d’un autre milicien, “Avon” qui bien que prisonnier a pu  profiter des évènements pour s’échapper de Pré-Carré. Les résistants  des plateaux, les premiers a avoir accueilli et soutenu les réfractaires, et autres “innocents”, sont les plus durement touchés.

Le scénario reste le même pour toutes les opérations à venir. Les Allemands investissent les villages, rassemblent les hommes, les trient en fonction d’informations obtenues par la Gestapo et la Milice. Le moindre soupçon, après interrogatoire et tortures, vaut exécution. Ils pillent et incendient ensuite les maisons : de vrais Huns.

Fitignieu, Luthézieu, Ruffieu, Charencin, Vieu, le 5 février 44 :

Ces villages du Canton de Champagne sont occupés, les hommes sont emmenés à Vireu-le-Grand, 30 d’entre eux sont déportés.

Le Monthoux

le 5 février 1944, a lieu un violent accrochage se produit. Un petit groupe de Résistants du Camp Michel, en mouvement entre ”Pray Guy” et ”le Molard” croise un détachement Allemand à la traversée de la route départementale 31. (stèle) Les deux groupes font feu instantanément. Alors que leurs camarades réussissent à échapper à leurs agresseurs en se mettant à couvert dans la forêt toute proche, trois jeunes Résistants,

  • Roger LUTRIN
  • Pierre DESMARES
  • Germain CHEVROLET
    tombent sous les balles allemandes. Un soldat allemand viendra réquisitionner deux habitants du village pour creuser une fosse ou leurs corps seront déposés, à proximité des maisons du Monthoux.
    Toute la journée du 5 février, les maquisards (camp Michel ?) sont harcelés par une force bien supérieure. Les fermes du ”Fort” et du ”Pray Guy” brûlent, ainsi que celle du ”Molard”, mais ils parviennent à décrocher et échappent à leurs agresseurs en disparaissant dans la forêt.

Ruffieu

Témoignage des évènements à Ruffieu :

Saint-Rambert

le 6 février 44, 13 personnes sont arrêtées et déportées.

Evosges

le 7 février 44, 4 hommes soupçonnés de ravitailler le maquis sont abattus, le maire est exécuté sommairement. 8 fermes sont incendiées après avoir été pillées.

Aranc,

Le 7 février 44, 3 personnes sont abattues, 12 autres sont déportées. De nombreuse maisons sont pillées et incendiées.
Extraits de la plaquette “la guerre 39/45 dans le canton de Saint-Rambert en Bugey” Mme Di Carlo.

Corlier

le 7 février 44 : François Turc hôtelier, André Turc boucher, Escande tourneur, Joseph Juhem, cordonnier, et un marchand de grains, tous militants de la Résistance, sont fusillés. 2 jeunes d’Izenave sont abattus. 8 fermes sont entièrement détruites par les flammes.

Montgriffon

Le 7 février 11 : Marius Chavant, maire délégué, pionnier des Maquis du plateau est lâchement abattu d’une balle dans la tête par un milicien.

Brénod

Les Allemands sont à Brénod le 5 février : la gendarmerie est “livrée” aux Allemands, le chef de brigade et 3 de ses hommes sont déportés, comme l’Instituteur Morand, le Notaire Maître Pélisson, l’Aubergiste Humbert, militants de l’A.S.. Tardy, le garagiste et Carrier le boulanger échappent de peu aux Allemands, leur garage et boulangerie sont détruits.

Le lendemain matin, dimanche 6 février le village se réveille cerné par l’infanterie Allemande … Au lever du jour, alors qu’une épaisse couche de neige recouvre la montagne, la population découvre avec stupeur que tous les accès au village sont bouclés. Des sentinelles armées veillent dans les prés alentours.

Voici le témoignage de Georges PETIT-JEAN, habitant de Brénod, Déporté à Mauthausen, arrêté et emmené par les Allemands ce jour-là.

Au soir du 6 février, dans les sinistres lueurs des maisons incendiées, deux femmes et vingt-quatre hommes quittent le village dans ce convoi. Liste

Le 8 février les opérations allemandes se poursuivent à Brénod. Ils pénètrent en force à la brigade de Gendarmerie, accompagnés du dénommé Avond, originaire de la Loire et récemment installé dans la région, certainement à l’origine des renseignements particulièrement précis dont disposait la Gestapo. Repéré et surveillé par les gendarmes de la Brigade de Brénod qui l’avaient signalé au Maquis, ceux-ci l’avaient capturé et retenu prisonnier à la Ferme des Combettes à Hotonnes. Avond avait pu s’échapper alors que le Camp de Pray-Carré évacuait après l’attaque du 8/02. Cet informateur zélé vient régler ses comptes avec les gendarmes jugés trop ”bienveillants” à l’égard du Maquis. Quatre membres de la Brigade sont emmenés :

  • Gilbert LIMOSIN
  • Étienne PFIRSCH,
  • Roger ROUSSET, non rentré,
  • Marius TRAFFEY, non rentré

Ce même jour, les deux frères Carrier sont arrêtés à leur domicile.

  • Eugène CARRIER, non rentré,
  • Joseph CARRIER.

Ces six hommes viennent grossir les rangs des 26 personnes déjà emmenées l’avant-veille, par la Gestapo.

Le samedi 12 février suivant, Cyprien PELISSON, non rentré, est arrêté à La Cluse. Il est ramené à son domicile à Brénod le même jour, pour y être interrogé, ensuite emmené par la Gestapo alors que sa maison est incendiée. Lors de son arrivée à Compiègne courant mars, ses compatriotes rapportent que son corps et son visage portaient encore les traces du terrible interrogatoire qu’il avait subi chez lui.

Au total TRENTE QUATRE PERSONNES du village de BRÉNOD subiront le terrible sort réservé aux populations civiles, engagées dans la Résistance, lors des opérations de répression nazies dans le HAUT-BUGEY durant le premier semestre 1944.

Toutes ces personnes ont été internées à la prison militaire proche du Fort de Montluc à LYON, après un bref passage dans les caves de l’École de Santé Militaire, avenue Berthelot, ou la GESTAPO a établi ses quartiers. Certains de nos compatriotes y subiront de violents interrogatoires.

Le 12 février 1944, premier transfert au camp de transit de ”Royalieu” à COMPIÈGNE, où sont rassemblés les détenus dans l’attente de la formation des convois à destination de l’Allemagne.
Le 22 mars 1944 un convoi quitte Compiègne en direction MAUTHAUSEN en Autriche.
C’est dans ce convoi que se trouvaient la plupart des victimes de la rafle du 6 février 1944 à Brénod.
Jean Claude POMMIER avait déjà quitté le sol français dans un précédent convoi, le 13 mars au départ de Paris-Gare de l’Est à destination du camp de la NEUE BREMM, avant de rejoindre MAUTHAUSEN.
Mmes CHABOT et FAIVRE, furent déportées dans un convoi au départ de Paris-Gare de l’Est le 18 avril 1944 en direction du camp de RAVENSBRÜCK.
Cyprien PELISSON sera dans le convoi du 27 avril en direction du camp d’AUSCHWITZ.
Louis HUMBERT dans celui du 12 mai qui le conduira à BUCHENWALD.

Au total ce sont TRENTE QUATRE habitants et habitantes de Brénod qui, en subissant les représailles du régime nazi, ont connu la DÉPORTATION dans l’horreur des camps de concentration.

QUINZE d’entre eux ont fait le sacrifice de leur vie :

Partis en fumée à l’autre bout de l’Europe, leurs noms demeurent à jamais gravés dans la pierre au pied du Monument aux Morts de Brénod.

Petit Abergement,

Les fils Berne (Henri et son demi-frère utérin Victor Rochaix) sont torturés et fusillés ; la fille, Isabelle est torturée puis déportée. Elle rentrera de Rawensbrück le 22 avril 1945.

Don

Paul Débat responsable départemental de la S.A.P. (section atterrissages et parachutages du B.C.R.A.) est déporté.

A la périphérie du Plateau, la répression sévit aussi :

Nantua :

”Les allemands arrivèrent à Nantua le jeudi 10 février au matin, la neige couvrait le sol.
Comme en décembre, ils cernent la ville…., une liste en main, ils parcourent la ville et procèdent à de nombreuses arrestations… Les hommes menacés se sont cachés. Les allemands arrêtent leur femme ou leur mère, “nous libèreront les femmes lorsque les hommes se livreront », disent-ils. Les captifs, hommes et femmes sont enfermés au deuxième étage de l’Hôtel des Postes. Il y eut quarante arrestations, parmi lesquels six braves gendarmes de la Brigade de Nantua, qui avaient rendu tant de services à la Résistance.
A la tombée de la nuit, arrivèrent des camions amenant d’Oyonnax d’autres prisonniers. Le samedi matin, la gare était le théâtre d’un nouveau départ : à 11heures le train partait…emportant 30 de nos compatriotes, il disparut, happé par la combe de Neyrolles.”  (extrait de “De la défaite à la victoire …au pays d’Alphonse Baudin” Paulette Mercier.

Nantuatiens arrétés déportés le 12

Oyonnax :

27 hommes sont arrêtés le 11 février à Oyonnax sur liste politique. Ils sont transférés en camion à la gare de Nantua. Ils sont emmenés, avec ceux de Nantua, en train en direction de Bellegarde puis internés à Montluc, avant d’être transférés à Compiègne. La plupart rejoindront par le convoi 1.191 du 22 mars le camp de Mauthausen. Témoignage Mr Junet. Sur 27 Déportés seuls 10 vont rentrer. Liste

Génissiat :

34 personnes sont déportées.

Le 12 février les allemands envahissent Génissiat et interpellent les travailleurs du barrage qui rentrent chez eux. Trois ouvriers qui ne comprennent pas les ordres sont fusillés sur place : Miric Mirko, Mohammed Benzouad, Charles Spréafico.

62 personnes sont arrêtées – 34 sont déportées dans les camps de la mort – seules 13 en reviendront.

Ambérieu :

17 personnes déportées.