Camp de Nivigne à Chavannes
En Juin 1943 des jeunes du village de Chavannes sont requis pour le STO. Un noyau de résistants locaux : le docteur Rosette, le garagiste M.Chambon, militant SFIO et de Perrier un communiste les dirigent vers le bois de Rosy dans la montagne de Nivigne.
Ces résistants de Chavannes sont en rapport avec les mouvements de Bourg.
Ils s’organisent pour soustraire les jeunes au STO, sous l’impulsion de Jean Millet, fils du directeur de l’école. Elie Deschamp un de ses professeurs est aussi un responsable national du mouvement Franc-Tireur.
Ils s’organisent sous l’impulsion de Jean Millet, secondés par le fils du Dr Rosette, Marcel, son beau-fils Jacques Meynal, Perrin, Maillet, Bouvet, Barbier, Reydelet. Quelques jeunes du village de Saint-Julien et de Montfleur les rejoignent.
Ils vivent dans des huttes de branchages, proche d’un point d’eau.
En juillet ils sont une quinzaine. Des réfractaires de Bourg et de Lyon, ainsi qu’un « trop plein » du camp de Chougeat proche, sont aiguillés vers Nivigne.
Le camp a pour chef Jacques Meynal.
Aux alentours des solidarités se manifestent, à Corveissiat de l’autre coté du plateau. Tribouillet, contre-maître à la « Brasserie Régionale » a « branché » sur Chavannes son cousin Jean Curvat et Félix Maire, tourneurs sur bois. Ils assurent le ravitaillement.
Les affinités de chacun entraînent une certaine politisation du camp.
Début septembre, en compagnie de Didier Chambonnet le capitaine Romans se rend à Chavannes. Le Dr Rosette les emmène au camp de Nivigne. La décision est prise d’intégrer ce camp au dispositif départemental. La responsabilité du camp est confiée à Claude Perrin-Jassy qui habitait à coté dans le château de Montfleur.
Perrin-Jassy « Mantin », officier issu de Saint-Cyr va s’efforcer de gagner la confiance des jeunes.
La partie s’annonce ardue car d’une part subsistent des querelles de clocher entre Chavannes et Montfleur, et d’autre part la sensibilité royaliste de Mantin s’accorde mal avec les aspirations résolument de gauche des jeunes. Mantin pense que les antagonismes politiques peuvent être surmontés, il s’entend bien avec les communistes de Montfleur, mais considère le jeune Jean Millet comme trop fanatisé.
En septembre, à la suite d’une dénonciation, le camp évacue la forêt de Rosy, traverse le Suran pour s’établir près de La Chanaz, hameau de Germagnat.
Le 8 octobre, six nouvelles recrues rejoignent Nivigne :
André Leduc « Dédé » et Michel Pesce « Durand », adjoint de Pioda, qu’il vient de faire évader de l’hôpital de Bourg,
>- Robert Venet et André Chiamberti, détenus politiques, que viennent de libérer Leduc et Pesce,
– A.Pignier et Aimé Zurcher, prisonniers de guerre qui se sont échappés, qui se joignent à leurs camarades.
Les jeunes restent déçus, car ils ne reçoivent pas les armes qu’ils avaient espérées en contre-partie de leur adhésion au dispositif départemental. Mantin désespère de pouvoir contrôler le camp.
D’autre part Chavannes subit l’attraction de l’organisation FTP du Revermont…
En novembre, Romans décide de transférer le camp sur le plateau d’Hotonnes. C’est la rupture : Jean Millet et une majorité refusent de s’incliner et passent aux FTP.
Michel Pesce, André Leduc, Pelletier, Zurcher, Venet , Chamberti, Feltin, Durafour, Perret, Tampion, restent fidèle à Romans. Ils forment le Groupe Franc « Pesce » qui relève directement de l’autorité du chef du Groupement Nord, Noël Perrottot « Montréal ». Ce groupe rejoint De Lassus à Pré Carré sur le plateau d’Hotonnes.