Roger Morandat est arrêté le 15 mars 1943, condamné à 18 mois de prison, les allemands décide de le déporter, ce sera Dachau d’où il sera libérer par les alliés.
Henri Gauthier Jag le remplace, c’est un militant actif de Libération-Sud. Ses équipes de réception sont de Polliat, Mézériat et de Pont-de-Veyle. Il en crée d’autres à Coligny avec Henri Groboz et Paul Cribeillet (F.T.P.), à La Cluse avec la famille Ritoux et Lacroix, puis plus tard avec Pierre Marcault Marco à Villereversure. Il s’assure avec son épouse Colette Lacroix du transport des explosifs vers Lyon, Marseille, Montpellier, Toulouse. Tony Brooks est surtout intéressé par les explosifs qui alimentent ses équipes de saboteurs, si bien que Jag est devenu le fournisseur en armes de pratiquement toutes les organisations clandestines dans le département.
Henri Gauthier, né le 20 octobre 1919, est au début de la guerre contremaître à la Tréfilerie-câblerie de Bourg-en-Bresse. En mars 1941, il est arrêté à Sète au cours d’une tentative de départ pour l’Angleterre, puis relâché. Résistant de la première heure, il entre dans un groupe du réseau SOE (Special Operations Executive) Pimento, il a comme supérieur direct le Major lieutenant-colonel Anthony Brooks Théodore, “Théo”.
Par l’intermédiaire de Paul Pioda, “Jag” prend contact avec les FUJ (Forces unies de la jeunesse) de Bourg-en-Bresse en formation, dont une sizaine existe à la Tréfilerie, et les recrute. Avec elles, en mai 1943, il réceptionne des parachutages sur les terrains de Polliat et de Lent. La mission essentielle de “Jag” est la réception de parachutages dans l’ouest du département de l’Ain, le camouflage et la répartition des armes, en accord avec le PC (Poste de commandement) départemental des maquis de l’Ain.
Courant 1943, “Jag” déplore que certains camps de “Romans” viennent faire des coups de main sur des stocks d’armes. Il tient aussi à ce que le 1er bataillon FTPF (Francs-tireurs et partisans français) de Paul Cribeillet, “Grillon”, soit doté comme les autres unités.
Durant l’hiver 1943 – 1944, parachutages et partages continuent ; le réseau Pimento reçoit aussi des agents en mission, tel le radio canadien Caza, “Emmanuel”, réceptionné par “Jag” le 5 février 1944 sur le terrain “Asticot” à Ceyzériat, caché pendant 15 jours, puis accompagné à Gannat avec ses postes.
“Jag” est secondé dans son action par sa femme Colette, née Lacroix, ex-responsable de sizaine au lycée Quinet à Bourg-en-Bresse, devenue secrétaire et agent de liaison. En mars 1944, Colette est recherchée et doit quitter l’Ain. “Jag” l’accompagne, ainsi qu’un agent allié, jusqu’à Toulouse et Montauban où elle accouche d’un garçon.
Rentrés à Bourg-en-Bresse, “Jag” et Colette reprennent l’action. En avril 1944, “Jag” prend en charge le groupe franc Marco, dirigé par Pierre Marcault, à qui est confiée la réalisation d’attaques et de sabotages au nord de Bourg-en-Bresse.
En juin 1944, “Jag” met sur pied le groupe franc Claude, des FUJP, dirigé par Jean André, chargé d’actions en Dombes et en Bresse. Le troisième GF, celui de Marcel Rizzi, doit opérer dans le Revermont.
Tout l’été 1944, l’activité est intense, avec une priorité pour les sabotages ferroviaires, puisque l’objectif est de paralyser les mouvements de l’ennemi et d’accélérer sa déroute.