Vestiges de materiel de cuisine du camp en 2012
A Bellegarde, les mesures de réquisition pour le STO d’une quarantaine de jeune ne passent pas sans accroc. Marius Marinet (Libératon-Sud), Durand et Adhémar (les deux du mouvement Franc-Tireur) prennent les choses en main, et créent le camp du “Gros turc”.
Ils bénéficient de nombreuses complicités dont celle de Dubuisson, adjoint au maire de Vouvray, petite commune proche. Les réfractaires sont conduit dans la montagne.
Ainsi se crée le camp du Gros Turc, dans la forêt du même nom, prés de la ferme de Chenet loué par R. Dubuisson. Un paysan de Charix a remisé là une quarantaine de moutons, l’eau et la viande sont ainsi fournies. Le Lieutenant Mauro Martin en prend le commandement.
En juin, la base du camp s’élargit. L’apport de la région lyonnaise est sensible, comme le retour de jeunes qui s’étaient réfugiés en Haute-Savoie. Ce camps connait de grosses difficultés, les hommes sont vêtus de loques, certains vont nus pieds. Le manque de cadre est flagrant.
Romans a une entrevue avec les responsables de Bellegarde, il remet à Dubuisson une certaine somme pour parer au plus pressé.
Lors du « banquet » du 14 juillet à Terment, Romans envoie Mauro Martin, Pierre Marcault Marco, les frères Roche, et Charles Faivre inspecter le camp du Gros Turc avec ordre de le rapatrier à Morez.
Pour accomplir cette mission, Jean Miguet, garagiste à Hauteville et membre de l’Armée Secrète, les conduit à la fin juillet sous un violent orage à la Combe de la Manche où ils rencontrent Henri Adhémar (J3) et Robert Dubuisson qui les conduisent au Gros Turc où se trouvent les 43 réfractaires.
Ils sont 43 loqueteux, ils restent peu de temps : un inspecteur de Bourg s’est infiltré dans le camp et a disparu mystérieusement.
Le 5 août 1943, les GMR (Groupe Mobile de Réserve : ancêtre des CRS) investissent le ferme de le Manche proche. La menace est là, pas question de résister, les réfractaires ne sont pas armés. Le lieutenant Martin, réunit les hommes de Romans et fait part de sa décision : pas question qu’il y laisse des « plumes ». Il file en Suisse où il a de la famille et abandonne ses hommes.
Le camp erre dans la combe de la Manche, mais après une seconde incursion des forces de l’ordre, Pierre Marcault prend les choses en main. Guidé par Din, communiste italien pourchassé par Mussolini, il emmène le Camp en direction d’Hotonnes. Ils atteignent la ferme de Morez le 10 aout 1943.
Marcault est nommé par Romans chef de camp, secondé par les sections de Charles Faivre, de Julien et Marius Roche, de Grelounaud. Tardy est chargé du ravitaillement.
Ces fermes de Morez, les Combetttes, des Eschapoux, de Pré-Carré, des Bergonnes formeront le Camp Retord, commandé par Pierre Marcault Marco.